patrouille reptilienne

Zurgal, le chef de la patrouille que Kross Miguane avait envoyée pour capturer le maximum d'habitants, marchait dans la forêt, suivi de vingt lézards, chacun armé d'une javeline et d'un sabre. Ils suivaient la piste d'un animal, probablement un lièvre, pour le capturer. Mais malheureusement pour les reptiles, la piste était de plus en plus dure à suivre. On aurait dit que le lièvre savait qu'il était suivi et s'amusait à brouiller les pistes.
-Courez, mais ssilenssieusement, ssurtout. Il faut le prendre par ssurprise.
Les lézards commencèrent à courir. Leur proie fut bientôt en vue : c'était un lièvre adulte armée d'un sabre et d'une fronde. Les lézards lui fondirent dessus. L'un deux lança sa javeline qui alla se planter dans la patte arrière du lièvre du lièvre. Ralenti par sa blessure, il ne pourrait plus tenir très longtemps.

Kyoman grimaça sous la douleur de sa blessure à la patte. Les lézards le rattrapaient. Il chargea sa fronde et envoya la pierre dans le tas de reptiles. L'un d'eux la reçut en pleine tête. Il bascula en arrière avec un craquement sonore comme le galet brisait les os de son crâne. Kyoman dégaina son sabre et se jeta dans la mêlée en hurlant :
-Iouuulaliiiie! Versez le sang et le vinaigre, les gars!
Soudain, une trentaine de musaraignes surgirent des fourrés, rapières au poing, et se jetèrent sur les lézards :
-Duguduguduguduguleeee! Â mort!

-Sssssh! Repliez-vous! Hurla Zurgal à ses soldats, dont huit étaient tombés sous les rapières des musaraignes.
Les lézards s'enfuirent, suivis par les musaraignes en furie.

Fin de la bataille

Anselme avait entendu des bruits de lame, aussi était-il aussitôt accourut :

"Grrrooaarrr !!! Où sont passées ces saletées de vermines ?"

-Désolé m'sieur, vous êtes arrivé trop tard, les vermines ont étés mis en fuite par les musaraignes de l'UGMURAY, sans qui je ne serais pas là à vous parler.

"Ah... Mais ? Vous êtes blessé ! Laissez-moi vous soigner..."

Le gros blaireau souleva le lièvre, et l'étendit sur un lit de mousse. Puis, il sortit de sa besace des herbes diverses, en fit une pâte qu 'il appliqua sur la patte du lièvre, après l'avoir lavé.

"Voilà... Avec cela, ça devrait aller. Mais, comment vous appelez-vous, mon brave ?"

Je m'appelle Kyoman, m'sieur, de la Patrouille des Coureurs de fond. Aïe! Pfou! Ce sale lézard m'en aura fait voir. Ouille!

"Et vous, vous vous appelez?

"Anselme. Mais par ici, on m'appelle la Sentinelle. Dites-moi, comment se fait-il que les vermines soient de retour à Mousseray ?"

Anselme avait fini de bander la patte du lièvre.

"Essayez de marcher, maintenant."

"Ouf, je peux marcher. Apparemment, ils sont arrivés par la mer. Leur chef s'appelle Rasbonda, ou quelque chose du même genre. C'est un renard, et il a bien trois mille vermines sous ses ordres!"

Anselme releva soudainement la tête :

"Rasconza ? Je le croyais... mort. Ainsi, il est de retour à Mousseray."

Les yeux du vagabond devinrent rouges, et sa respiration s'accrut.

"Ouah euh du calme là j'ai pas envie de me faire aplatir"

Anselme se calma un peu en avalant une lampée de vin de prune.

"Ah, au fait... Voulez-vous manger, mon cher Kyoman ?"

"C'est vrai que ça creuse, les combats. Oui, je veux bien."

Avec un soin méticuleux, Anselme étendit une nappe sur l'herbe, et sortit de sa besace une tarte aux oignons, des pommes et du cidre. Puis il assit sa grosse carcasse en soupirant :

"Ah... Servez-vous..."

"Merci m'sieur."
Kyoman engloutit sa part
"Miam, délicieux !"

"Oh, j'aurais dû penser aux risques que représentent un lièvre à table !" plaisanta Anselme. Qu'allez-vous faire, maintenant ?"

"j'nen sais rien, voyez-vous. Je vais peut-être rentrer à Salamandastron. Je vais prévenir mes supérieurs qu'il y a des vermines par ici"

Anselme leva les bras d'un air désinvolte :

"Avec moi, ne vous inquiétez pas. On ne m'appelle pas la Sentinelle pour rien. Tant que je suis au poste, pas une seule vermine ne passera la limite de l'entrée des bois de Mousseray ! Cela dit, s'ils sont des milliers... la Patrouille des Coureurs de Fond ne sera pas de trop !"

"bon bah j'y vais alors. Au revoir, m'sieur Anselme."

"Au revoir !"

Une fois le lièvre disparut, le blaireau monta sur un vieux frêne, espérant coincer une ou deux vermines dans l'après-midi.